samedi 30 novembre 2013

MOOCs : côté Economie

Est-il envisageable que la gratuité des MOOCS puisse perdurer sachant que les enseignants qui interviennent ont souvent un travail préparatoire très important ? Ne voudront-ils pas être rémunérés pour ce temps passé et leur investissement ? La gratuité actuelle n’est elle pas liée au lancement du phénomène MOOC ? A l'effet de mode ? Les enseignants peuvent utiliser le temps passé au MOOC en temps de recherche mais est-ce toujours possible ?

Des modèles économiques encore à l'étude

Cette gratuité induit, chez les principaux acteurs, un fonctionnement qui ne génère pas de sources de revenus. Le modèle économique des plateformes reste donc instable mais est appelé à évoluer étant donnés les différents investissements réalisés et le coût de fonctionnement qui demeurent conséquents. Pour rentabiliser ces plateformes, quelques pistes semblent envisageables :
1- l’accès aux bases de données, piste sérieusement étudiée par Coursera et Udacity. La plate-forme servirait de niche aux recruteurs, qui, au delà des notes et autres certificats obtenus, visualiseraient les travaux des étudiants, auraient une idée de leurs attitudes (interactions, entraide, sociabilité, ...). Les badges obtenus joueraient un rôle sur un CV classique.
2- Rendre l’accès au cours payant et rompre donc le modèle de gratuité défendu par les géants américains. On peut citer Udemy, qui fait payer partiellement les formations recherchées sur le marché du travail. Les compétences en informatique étant l’exemple le plus représentatif.
3- La vente de licences d’utilisation des ressources de la plateforme en faisant payer les établissements qui souhaiteraient les utiliser (ex : d’après la récente publication du contrat entre Coursera et l’University of Michigan. Entre autres :
- si les cours sont payants,  les universités percevraient entre 6 et 15% des revenus, en fonction de la durée du cours, le reste revenant à la plate-forme. - Coursera ne rétribue pas les enseignants mais leur laisse la possibilité de promouvoir, sur sa plateforme, leurs livres sur lesquels ils touchent des droits d’auteurs.
- la certification, en ligne ou en présentiel)
4- La mise en place de services Premium comme le tutorat. La plate-forme prendrait une commission sur les sommes versées au tuteur par le participant. 
5- Vendre la licence d’utilisation de la plate-forme à des établissements ou des entreprises pour évaluer des étudiants ou des employés prospectifs ou pour la formation des employés. 
6- La sponsorisation des plateformes par des entreprises privées. Si les entreprises sponsors peuvent trouver des avantages à soutenir un Mooc (visibilité, notoriété, …) qu’est-ce qu’il en serait de l’image du MOOC si ses cours sont sponsorisés par une entreprise ?
 

Les MOOCs, un nouvel écosystème ?


L’enjeu majeur pour les universités réside en leur réputation au niveau international. Au delà des plate-formes techniques, des start-up basées sur les nouvelles technologies éducatives ont commencé à fleurir. D'où le succès de Google Hangout pour des réunions à plusieurs, en ligne, ou encore des permettant des rencontres dans la vie réelle, comme Meet up, qui recense plus de 1 500 communautés Coursera à travers le monde. Studyroom, blackboard, pour ne citer que ceux-là, facilitent le travail collaboratif liés aux plates-formes MOOC, proposent des classes virtuelles. George Siemens affirmait, à ce propos, qu' un "univers d'applications, semblable à celui qui s’est mis en place pour Facebook et d’autres sites similaires, est en train de se développer pour les MOOC, que l'on pourrait appeler les MOOC Apps".

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